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Prière pour une cérémonie de crémation (incinération)


Lorsque la flamme que tu as choisie comme ultime passage 
pour l’enveloppe qui a contenu ta vie
aura rendu à la terre ce qui appartient à la Terre, 
et aura rendu au vent ce qui appartient au Vent,
il restera de toi, l’essentiel : ce que tu as donné.

Et quand, un jour plus tard, 
 les larmes de notre affection auront séché,
alors en terre, en Vent, en feu, en Eau et en Amour,
tout aura été accompli.

Dans l’au-delà continue ta destinée,
au cœur de ce grand mystère,
un jour appelé Vie, 
mais trop tôt appelé Mort...

d'après P.G.

ESPACE DEUIL RECONFORT
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Lorsqu'il faudra partir pour le dernier voyage....

Je serai toujours là,
Lorsqu'il faudra partir pour le dernier voyage.

Au grand livre du temps, tout en bas de la page,
j'apposerai mon nom, clôturant une vie où le bonheur et chagrins furent parfois réunis.

Tu ne me verras plus, pourtant je serai là, fidèle comme une ombre attachée à tes pas.
Je serais près de toi dans l'allée du jardin, allant l'un prés de l'autre, et ta main dans ma main.

Je serai dans la fleur que tu auras cueillie, dans la tièdeur du soir, quand la brise fraîchit.
Et je te parlerai lorsque chante le vent, je serai aussi dans la pluie qui fouette les auvents.
Je serai toujours là, lorsque la nuit tombée, les lumières du soir se seront allumées.

Si tu fermes les yeux, alors tu m'entendras,
aujourd'hui et demain
Je serai toujours là.


Auteur inconnu

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ESPACE DEUIL RECONFORT
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On ne reverra plus jamais ton visage


Ton visage, nous l’aimions ! on t’y voyait en entier.
Il était la fenêtre qui ouvrait sur ta lumière
Il était la porte qui nous invitait chez toi !

Ton visage d’amour : le voir nous suffisait.
Nous étions sûrs de ta tendresse et de l’offrande que tu faisais de toi,
simplement, sans rien dire, pour nous donner du bonheur chaque jour.

Ton visage de sourire éclairé d’une joie qui nous entraînait dans son soleil.
Ton visage de tempête lorsqu’en toi, comme en tout être,
s’affrontaient le désir de te dépasser et l’envie de te laisser aller.

Ton visage de silence avec ses secrets à chercher, comme un trésor réservé à ceux qu’on aime.
Devant ton visage de maladie, nous étions démunis comme devant tous les visages de souffrance
obstinément accrochés à l’espoir, mais sans relâche nous te donnions notre fidèle amour pour te soutenir et te préparer au difficile passage.

Nous aimions ton visage devant nous ton visage
pour toujours à l’image et à la ressemblance de Dieu !

Maintenant, il disparaît, ton visage!
il échappe à nos yeux et à nos mains
pour s’inscrire, invisible mais présent, dans notre cœur.

Entre nous il y aura plus de face à face jusqu’au jour où nous retrouvant tous sur l’autre rive,
nos visages seront transfigurés dans la face de Dieu.

A Dieu, ton visage C’est vers Dieu que désormais il sera tourné
En sa présence il trouve sa définitive beauté !


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Acceptez ma mort comme quelque chose de simple et naturel



J'aimerais, et cela très ardemment 
que mon départ ne soit pas pour ceux que j’aime une désespérance.

Je voudrais que ma famille, mes amis, aujourd’hui rassemblés,
pensent à moi comme à quelqu’un qui les a beaucoup et tendrement aimés, 
et qui les aime encore.

Je suis tout simplement partie un peu avant eux pour le pays de vie, 
de lumière, de paix et d’amour ,où je les attends.

Que leur vie terrestre continue tranquillement, paisiblement, 
jusqu’au jour où, pour eux aussi, la porte s’ouvrira.

Je voudrais qu’ils acceptent ma mort,
comme une chose très simple, très naturelle.

Auteur inconnu

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Poème pour la mort d'une personne âgée


C’EST BIEN NATUREL

Quand on pense à ton grand âge
C’est bien naturel
Que tu sois parti(e)

Nous nous y attendions :
Il y avait si longtemps
Que tu souffrais
Que tu t’affaiblissais
Et que tu nous disais :
Mon heure est proche.

Pourtant nous souffrons
Car ceux qu’on aime n’ont pas d’âge
On les aime, c’est tout.

Tu retrouves maintenant
Ceux que tu as aimés
Certains sont partis déjà
Depuis bien longtemps.
Nous ne les connaissons pas
Mais tu nous en parlais :
Maintenant tu les vois.

Pour toi le Christ, la Vierge Marie,
Et tous les saints vont accourir
Ils te prennent par la main
Pour te mener au Père.


Auteur inconnu

Le temps aura passé, mais je ne t'aurai pas oublié.


Quand seront recouvertes de mousse les ardoises du toit 
qu'ensemble nous avons construit,
Je ne t'aurai pas oublié.

Quand aura vieilli le rosier qu'ensemble nous avons planté, 
les roses pâliront,
mais je ne t'aurai pas oublié.

Quand j'arriverai un jour à ne plus montrer mes yeux 
couleur de larmes,
je ne t'aurai pas oublié.

Quand la vie reprendra, que je re-sourirai 
ou en ferai semblant,
je ne t'aurai pas oublié.

Quand je te reverrai enfin, 
au-delà du mystère,
tu ne m'auras pas oublié.

Père André Marie.

Le mort joyeux (Baudelaire)


Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreilles et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

Charles Baudelaire.
(1821-1867)
Recueil: Les fleurs du mal

Rejoins-le..



Ne le pense plus mortel.
Il t’a dépassée.
Il est de l’autre côté.
Il a pris de l’avance.
Il est dans le mystère
Du non-lieu de l’être.

Ne le cherche plus
Là où il n’est pas,
Mais où tes émotions passées
Viennent te mentir.
Une présence intransformée.


Rejoins-le dans son « Je suis »
Là où le temps ne passe pas,
Là où le feu du buisson
S’enflamme sans se consumer.

Ne le rêve pas
Sous une forme humaine,
Mais au-delà de temps,
Des formes et des illusions.


Père André-Marie

Il pleure dans mon coeur.. (Verlaine)



Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;

Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?


Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !

Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !


Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.

Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi.

Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !


Paul Verlaine.

ESPACE DEUIL RECONFORT
http://espace-deuil.blogspot.com  

 

Il aimait la mort, elle aimait la vie (Shakespeare)


"Il aimait la mort et ses sombres promesses,
Avenir incertain d'un garçon en détresse,
Il voulait mourir, laisser partir sa peine,
Oublier tous ces jours à la même rengaine...

Elle aimait la vie, heureuse d'exister,
Voulait aider les gens et puis grandir en paix,
C'était un don du ciel, toujours souriante
Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente

Mais un beau jour la chute commença,
Ils tombèrent amoureux, mauvais choix,
Elle aimait la vie et il aimait la mort
Qui d'entre les deux allait être plus fort?

Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifiés,
Amis et famille, capables de tout renier
Tout donner pour s'aimer tel était leur or,
Mais elle aimait la vie et il aimait la mort...

Si différents et pourtant plus proches que tout,
Se comprenant pour protéger un amour fou,
L'un ne rêvait que de mourir et s'envoler,
L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocités...


Fin de l'histoire: obligés de se séparer,
Ils s'étaient promis leur éternelle fidélité
Aujourd'hui, le garçon torturé vit pour elle
Puisque la fille, pour lui a rendu ses ailes...

Il aimait la mort, elle aimait la vie
Il vivait pour elle, elle est morte pour lui..."


'William Shakespeare'

Il a quitté le jeu, il a quitté la scène....de la vie.



Il a quitté le jeu
En te laissant la place.

Il a quitté la scène,
D’autres joueront le spectacle.

Il a quitté le rôle
Avant les applaudissements
Habituels du final.

Mais la vie continue,
Le théâtre n’est pas fermé.

Celui de la Vie
N’affiche jamais « complet »
Tu n’y es pas de trop
Même si tu recherches
Au travers les acteurs
Un visage que tu ne verras plus…

Même si tu es à l’écart
Des paroles de tendresse
Que tu n’entendras plus.

Reste fidèle au visage entrevu,
Aux paroles entendues.


Père André-Marie

Demain dès l'aube..je partirai. (Victor Hugo)


Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Victor Hugo.
(1802-1885)


Recueil: Les contemplations.

Maintenant que tu n'es plus..(Père André Marie)


Savais-je voir, de ton vivant,
Les milliers de gouttes d’amour
Qui émanaient de ton être ?
Je désirais les boire,
Sans avoir eu le temps
De les voir, de les savoir.

Maintenant que tu n’es plus,
Avec moi, « main tenant »,
Je sais que ces millions
De gouttelettes sont toujours là.
Elles n’étaient pas toi,
Elles étaient la réfraction
De l’Amour-Soleil en toi.

Saurais-je, de mon vivant,
Voir en moi le mystère,
Et pardonner à la Vie
De ne plus prendre ton image
Mais d’être Vie en moi ?

Le matin, quand le soleil
N’a pas encore bu la rosée,
Il la fait briller de millions
De grains de soleil.

Père André-Marie



Je ne vous quitte pas.



Si vous prenez la peine d'écouter dans le courant d'air de cette église, vous pourrez entendre ma voix qui vous dit : « Ne soyez pas triste, ne pleurez plus mon départ, où je me trouve maintenant, je suis bien ».

Entouré de l'amour de ceux qui m'ont précédé, je ne souffre plus, mon corps me laisse enfin le repos tant demandé, fini le tourment, fini ces soins tellement désobligeants pour ma fierté. Je me repose sans douleur, sans contrainte, je n'ai pas de colère, je ne regrette rien.

Je vous quitte, mais je reste dans vos mémoires, pensez à moi souvent, mais ne soyez pas attristés par mon absence, je serais partout avec vous, dans les moments de peine, comme dans les moments de joie.

Dans les villes, dans les forêts et dans les plaines, chaque fois que le vent des contraintes de la vie vous couvrira, tendez les bras vers le ciel, je vous envelopperai de mes ailes pour vous réchauffer de mon amour et chasser tous vos tracas.

Armand Voss

L'enfant allait mourir...


L'enfant allait mourir...
je ne sus que répondre aux paroles de ses yeux.
Ils avaient l'ardeur d'une source
et la douleur des ruisseaux frigides.

L'enfant allait mourir...
je m'enivrai des mélodies de ses yeux,
ils montraient tendrement des mers sans rivages,
des rêves sans souvenirs et des amours avortées.

L'enfant allait mourir...
je respirai encore les parfums de son regard,
maintenant imprégné de mélancolies vitreuses,
et lentement ses yeux se fixèrent sur la lumière.

L'enfant était mort...
je naquis alors du ventre des espérances,
avec lui j'ai parcouru des espaces sidéraux,
puis je suis revenu seul, des arômes plein les yeux


Emile Roberge



(paru dans Brèves littéraires, Laval, hiver-printemps 1997, vol. 11, no 3.)

Ne t'étonne pas de tes émotions (Père André Marie)



Ne t’étonne pas,
Si tu as perdu un être cher,
D’être comme un pèlerin
Qui ne trouve plus
La direction de la Mecque,
D’être comme un bouquet de fleurs
Qui a perdu l’eau du vase,
D’être comme l’assoiffé du désert
Qui n’a même plus son mirage.

Cette soif d’amour en toi
Ne pourra être apaisée que par toi.
La vie te bousculera,
Le temps t’y aidera.

Découvre la certitude
Que toutes les fleurs se fanent
Et que tous les mirages
Sont de fausses occasions d’espérer.
Ta fusion avec l’autre
Etait peut-être ce mirage.

Regarde la vie au fond des yeux, en vérité.
Puisqu’à jamais le bruit des pas
Dans l’escalier est divisé par deux.



Père André-Marie


Mes dernières volontés..



Quand Dieu m’aura fait des excuses pour son infidélité,
Quand cessera la valse des regrets
...qui fait danser les héritiers,
bien au froid dans mon cercueil douillet,
je passerai aux aveux.

Je vous dirai que c’est de leur vivant
qu’on rend les morts heureux !

C’est aujourd’hui
que je veux respirer vos chrysanthèmes
qui se souviennent.

Entendre vos «je t’aime»,
recevoir vos pensées éternelles à la p’tite semaine.

Quand vous vous intéresserez à la vie,
je mourrai moins souvent.

Que les « si j’avais su »,
les « trop tard » pourrissent dans la fosse commune du néant !

Je voudrais connaître
l’honneur de ta peau dans le secret du matin.

Libérer le p’tit lapin prisonnier
dans le chapeau du magicien.

M’envoler sur le deltaplane de ton cœur,
loin des amours informatisés.

Moissonner les blés de l’accoutumance 
pour faire le pain de l’amitié.

Retenir ton bras pour n’être pas à l’heure 
au vertige du départ.

Ne plus faire croire à l’alcool qu’il est le seul 
pansement de mon cafard.

Pour tarir la source de tes yeux, être capable 
d’aller cueillir des edelweiss.

Fleurir de rires les encombrants moments de nos détresses.

Avant ma fin dans le monde,
avoir une petite place sous l’ombrelle du bonheur.

Me permettre la tendresse de ton parfum pour me rendre meilleur.

Diriger l’orchestre de la liberté,
réunir les chœurs de la solitude dans mon conservatoire.

Composer une symphonie perpétuelle
qui irait se faire entendre à l’horizon de ta mémoire.


S’il est impossible d’obtenir sans tricher,
un p’tit paradis sur terre,
de se reposer en paix les yeux ouverts
ailleurs que dans l’insouciance des cimetières,
il me sera bien cruel de devoir supporter
votre cortège de larmes endimanchées !

Quand arrivera mon heure d’échapper à la peine de vie,
craignez le tonnerre de ma colère ressuscitée !


Poème écrit par Eric Chardin, un ami de Facebook 

avec son aimable autorisation.



J'avais pensé que ta mort....



J'avais pensé que ta mort 
Serait une perte et un anéantissement, 
Une douleur profonde durement ressentie. 
Je commence à peine à comprendre 
Qu'avec toi la vie était un cadeau et une richesse. 
La désespérance qu'entraîne la mort, 
A détruit la présence de cet amour. 
Mais la réalité de la mort, 
Ne peut détruire ce qui nous a été donné. 

J'apprends à me remémorer ce que fut ta vie 
Au lieu de ne songer qu'à ta mort et à ton départ. 


Marjorie Pizer

Les morts ne sont pas morts



Les morts ne sont pas morts, les morts vivent encore
Leurs tombes sont vides, n'enfermant que des corps.


Certains ont choisi l'ombre, ils errent et ils souffrent
Attendant un appel pour sortir de leurs gouffres.

Les autres que l'amour a libérés d'eux-mêmes
Je les sais près de nous et je sais qu'ils nous aiment.

Ne vous lamentez pas, ne pleurez pas sur eux
Dans la lumière du cosmos ils sont heureux.

Les morts ne sont pas morts, ils sont nés à nouveau
Ils sont dans un jardin et non dans un tombeau.

Dans cet ailleurs si proche, ils nous voient, nous entendent
Ils ne nous oublient pas, je sais qu'ils nous attendent.

L'ami attend l'ami, l'amante attend l'amant
Et le fils sa mère, et la mère ses enfants.

Ne vous lamentez pas, près du fleuve de vie
Ils oublient l'errance des âmes asservies.

Les morts ne sont pas morts, ils sont près de vous
Je sais des soirs troublants où ils viennent vers nous.

Leur vie est un firmament ruisselant d'étoiles
Chaque étoile est une âme évadée de sa toile.

Ils ont si soif encore d'un amour infini
Pensez à eux car la vraie tombe c'est l'oubli.

Ne vous lamentez pas, les pleurs sont des prières
Mais vos douleurs en font des âmes prisonnières.

Les morts ne sont pas morts, un soir ils me l'ont dit.


Jean-Paul Sermonte


Arrêtez les pendules !


Arrêtez les pendules, coupez le téléphone !
Empêchez le chien d'aboyer avec l'os que je lui donne.
Faites taire les pianos et les roulements de tambour.
Sortez le cercueil avant la fin du jour. 

Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots : « il est mort » !
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices.
Gantez de noir les mains des agents de police. 

Il était mon nord, mon sud, mon est, mon ouest.
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste.
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort ! 

Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye.
Démontez la lune et le soleil.
Videz l'océan, arrachez les forêts.
Car rien de bon ne peut advenir désormais! 


Adaptation d'un poème de Wystan Hugh Auden