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Le premier Noël après un deuil.


Si vous êtes en deuil, vous appréhendez les fêtes de Noël et de fin d'année, les mariages, baptêmes, ou anniversaires.

Vous êtes peut-être invité dans votre famille et vous craignez, par votre tristesse, d'assombrir ces moments qui devraient être joyeux.

Ou alors, vous avez envie de rester seul, mais vous ne voulez pas blesser vos proches en refusant son invitation.

Ou autre cas, vous avez une personne récemment endeuillée dans votre famille proche, vous aimeriez l'inviter, mais vous craignez quand même un peu pour l'ambiance de fête ou vous n'oserez peut-être pas trop montrer votre joie d'avoir tout le monde près de vous, par respect pour cette personne qui a perdu un enfant, un parent.

Comment faire pour bien faire ?

Le deuil est long, et se vit par étapes, il faut bien admettre que le temps de cicatrisation est long, avec parfois des retours en arrière.

Le premier Noël sans le disparu va marquer encore plus ce vide, cette absence, on va se souvenir du réveillon de l'an passé, où il était encore là, et on va penser qu'à ce moment-là, on ne doutait pas que ce serait le dernier à vivre avec lui.

Il y a aura d'autres premières fois sans lui : un mariage, un baptême, une fête des mères, son anniversaire, ou son anniversaire de mariage, mais le défunt sera toujours là avec vous, en pensée et avec le coeur.

Pourtant, la vie continue, et on peut mesurer sa chance d'avoir encore près de nous tous ceux qui restent.

Essayez de vivre cette fête comme un resserrement des liens qui vous unissent à ceux qui sont près de vous.

En début de soirée, vous pouvez proposer de faire une prière ou un instant de recueillement en souvenir du disparu, puis décider de mettre provisoirement la tristesse de côté pour vivre cette soirée dans le partage et la joie d'être ensemble. La présence d'enfants, avec leur joie de vivre et leur fraîcheur enthousiaste est un excellent "anti-déprime" naturel !

Pour les fêtes de fin d'année, vous pouvez aussi avoir envie de vivre Noël autrement, en lui donnant un sens, en vous mettant au service d'une bonne cause, bénévolement, comme les restos du coeur. La chaleur humaine et le partage vécu en compagnie des démunis sont une expérience inoubliable !

Il existe aussi des services de co-voiturage qui ramènent chez elles les personnes qui ont un peu trop bu pour prendre le volant.

Vous engager comme chauffeur bénévole vous donnera conscience d'avoir été utile, et même d'avoir peut-être sauvé la vie de quelqu'un, c'est une démarche qui aide beaucoup, surtout ceux qui ont perdu un être cher dans un accident de voiture à cause de l'alcool.

Un voyage, une retraite, ou un séjour dans une communauté religieuse sont d'autres façons de vivre les fêtes de fin d'année.

L'essentiel est d'être en accord avec soi-même, et si vraiment vous désirez être seul chez vous, dites-le sincèrement à ceux qui vous invitent :"je te remercie de ton invitation, mais cette année, ce qui me ferait le plus plaisir, c'est de rester seul chez moi, à penser à mon cher défunt, c'est mon choix sincère et mon souhait le plus cher. Merci de le comprendre et de respecter ce choix".

Avec toute ma compassion pour les personnes qui ont perdu un être cher.
Josette Sauthier

Comment se pardonner une brouille avec une personne qui est décédée ?



Une personne de votre entourage est décédée et vous n'avez pas pu régler un conflit qui existait entre vous, ou vous étiez brouillés depuis des années, mais sa mort remet tout en question et ça vous perturbe.
 Vous regrettez et ça ne vous laisse pas en paix. Comment arriver à faire votre deuil et à vous pardonner ?

Exemple de situation :
Mon père est décédé tragiquement, et nous nous étions disputés juste avant son décès...je culpabilise terriblement de ce que je lui ai dit et je n'arrive pas à me pardonner...comment m'apaiser?

Tout d'abord, il faut remettre les choses dans leur contexte...Au moment où vous avez prononcé ces mots contre votre père, vous étiez sous l'emprise de l'émotion DU MOMENT....vous avez fait ce que vous avez ressenti comme juste, à ce moment-là...
Maintenant, ce conflit prend des proportions énormes pour vous, parce que votre père est décédé, parce que vous vous en voulez de lui avoir dit cela et de lui avoir parlé comme ça....
Le conflit est resté inachevé....et vous pensez que votre père a emporté ce souvenir-là de vous....
Si vous aviez su qu'il allait mourir quelques heures plus tard, vous n'aurez pas eu cette dispute, n'est-ce pas?
Et bien, justement, là est toute la différence, vous ne saviez pas et ne pouviez pas savoir.
Ca prouve aussi que malgré cette dispute, vous aimiez beaucoup votre père et vous l'aimez toujours....
Pour vous apaiser, essayez de lui écrire une lettre, dans laquelle vous lui dites tout votre regret de cette dispute, demandez-lui pardon, et pardonnez lui aussi, car vous étiez deux personnes dans cette dispute...
Dites lui aussi vos sentiments pour lui, votre tristesse de l'avoir perdu, de ce que vous vous souvenez de beau de lui, des moments précieux que vous avez partagés....
Laissez parler votre coeur, totalement....
Puis allez dans un bel endroit, peut-être un endroit qu'il connaissait, lui aussi, qui vous fera vous sentir proche de lui....
Et ramassez quelques brindilles, des fleurs sèches, puis brûlez tout cela avec recueillement (et prudence, bien sûr...)
Le feu n'a pas besoin d'être immense, loin de là.....c'est symbolique...
Regardez votre lettre se consumer, voyez la fumée monter, imaginez qu'elle parvient jusqu'à votre cher disparu, qui en prend connaissance, et ressentez la paix, le sentiment de libération, le sentiment que le pardon est accompli. Ensuite vient l'acceptation, on cherche à rationnaliser.
"Maintenant, il a fini de souffrir..." "au moins, il ne finira pas dans un home" "maintenant, il ou elle a retrouvé un autre défunt qu'il ou qu'elle aimait, ses parents, ou un membre de sa famille, ils sont réunis."

On réalise enfin ce qui s'est passé, on commence à l'accepter.

Ensuite l'élan de vie réapparaît en nous, petit à petit, on recommence à rire, se réjouir, éprouver de bonnes émotions.

On s'investit dans quelque chose, peut-être une activité nouvelle, qui plaisait au défunt de son vivant, comme s'il nous avait laissé en héritage, une de ses passions.

On peut laisser partir le ressentiment, pardonner.

On peut planter un arbre, prendre un animal de compagnie, on se réintéresse à ce qui est vivant.
On peut recommencer à aimer, à croire en la vie.

La vie prend peut-être une autre importance, nous avons conscience de notre mortalité, de l'essentiel, de ce qui est éphémère, important ou superficiel.

On relativise autrement, on conscientise mieux les beaux moments.

Les étapes ne sont font pas toujours dans cet ordre et certaines demandent plus de temps que d'autres.

Un deuil est toujours très douloureux.
C'est important de pouvoir partager, se faire aider, ne pas rester seul plus que nécessaire, ne pas se réfugier dans les médicaments qui anesthésient les émotions, et se donner le temps pour guérir, avoir de la patience envers soi-même.

Le premier Noël, anniversaire, fête de famille sans le défunt feront cruellement sentir son absence.

Il vaut mieux éviter de prendre de grandes décisions immédiatement après le deuil, mais bien stucturer son quotidien, avoir des choses à faire, des points de repère, des ancrages.
Accepter le réconfort des autres et oser s'épancher si on en ressent le besoin.

La vie reprend ses droits, tôt ou tard, et même si on n'oublie jamais, on pourra penser au défunt avec amour, nostalgie et en positivant tout les moments heureux vécus avec lui.

Je souhaite courage et réconfort à tous ceux qui vivent des moments difficiles suite à la perte d'un être cher.

Inspiré du livre de Rosette Poletti "Vivre son deuil et croître" et de mon travail de bénévole à L'Antenne François-Xavier Bagnoud dans l'accompagnement de fin de vie, ainsi que de mes expériences professionnelles
Josette Sauthier


ESPACE DEUIL RECONFORT http://espace-deuil.blogspot.com

Les émotions du deuil



Chaque deuil est unique, personne ne le vivra comme vous ! C'est un véritable tsunami émotionnel qui vous ravage !

La durée et l’intensité du deuil peuvent aussi dépendre des relations que vous entreteniez avec le (a) défunt(e), des causes de la mort (accident, maladie, vieillesse, suicide…), de l’âge de la personne disparue.

Certaines circonstances sont encore susceptibles d’aggraver la douleur des proches (mort d’un enfant, suicide, homicide), le décès d’une personne aimée bouleverse toujours l’existence de ceux qu’elle laisse derrière elle.

Vous devrez faire un cheminement plus ou moins long avant de retrouver un équilibre qui vous permettra de penser à votre défunt sans désespoir.

La séparation définitive d'un proche aimé ne s’efface jamais ; mais, avec le temps, elle devient une cicatrice intérieure qui n’empêche plus de vivre.

Comment se fait le travail de deuil ?

C’est un cheminement qui, peu à peu, permet d'accepter la séparation, mais on n'oublie jamais, on vit AVEC.

Il semble, souvent, sans fin, on va un peu mieux, avec des retours en arrière, des souvenirs qui ressurgissent.
Ce travail de deuil est unique.

Chacun l’accomplit à sa manière, à son rythme.

La plupart des personnes en deuil passent par des phases où certaines émotions prédominent.

Pas forcément au même rythme, ni dans le même ordre, ni avec la même intensité.

Savoir que ce processus psychologique existe, qu’il est normal, et pouvoir en reconnaître les signes, peut vous aider, tout comme ceux qui vous sont proches.

Sachez aussi qu’il est également parfaitement normal de ne pas ressentir chacune de ces étapes dont voici un aperçu sommaire.

Quelles sont les étapes du deuil ?
A l'annonce du décès, c'est LE CHOC. Le ciel nous tombe dessus, littéralement ! On est choqué, comme anesthésié !

Même quand elle survient après une longue maladie ou à un âge avancé et que l’on pense s’y être préparé, la mort a quelque chose de définitif, catégorique, d'impossible retour en arrière,

Cette fois, c'est fini, on ne le reverra plus.

Encore pire quand elle survient subitement, après un accident ou un suicide, par exemple.
On ne peut pas y croire, être dans un déni complet, comme si refuser la réalité allait la transformer.
On pense, on espère, que c'est une erreur, que c'est quelqu'un d'autre, qu'ils se sont trompés...

C’est aussi une manière inconsciente de se protéger de la violence de la mort et de la souffrance. Souvent, des proches ont l’impression d’être comme anesthésiés et n’arrivent même pas à pleurer. Cette phase de choc peut durer de quelques heures à quelques jours.

Puis vient LA COLERE.

"Pourquoi elle?" " Pourquoi lui?" "C'est trop injuste !" "Pourquoi ça nous arrive à nous ?"

Face à l’irrémédiable, à une sensation de perte qui donne le vertige, vous éprouverez peut-être aussi un sentiment de révolte et de colère qui peut parfois se diriger contre la personne disparue (surtout après un suicide.) contre Dieu, le Ciel, le Destin, comme s'il fallait chercher un coupable.

Puis vient un intense sentiment de TRISTESSE, voire même de DESESPOIR.

Après une période où on pense sans arrête à la personne disparue survient celle où l’on ressent intensément l’absence, la solitude.
Son absence laisse un vide immense, que rien ne comble. Tout nous le rappelle, rien ne le remplace.

Le goût de vivre peut avoir disparu et la tristesse paraît souvent ne jamais vouloir finir. Les jours s'étirent à l'infini.
Cela ressemble à une dépression, on pense même à rejoindre notre disparu, et que plus jamais on aura le goût de vivre.

Mais heureusement, avec le temps, vient L'ACCEPTATION, la résignation:

On accepte qu'il soit "ailleurs", et que nous, on doit continuer à vivre, quand même, malgré...
Peu à peu, on émerge du deuil, alors que cette idée même a été inacceptable pendant très longtemps.

Vous allez à nouveau être capable de faire des projets, penser un peu à l'avenir, vous habituer à une vie sans lui (elle) de nouer de nouvelles relations, d’apprécier la vie, à penser "JE" au lieu de "NOUS", à décider par vous-même, surtout si c'est votre conjoint qui est parti.

Cela ne signifie absolument pas que vous avez oublié la personne qui vous aimez toujours, qui est toujours dans votre coeur, mais son souvenir vous fait moins mal, il devient comme du baume sur votre coeur blessé.

Combien de temps dure un deuil ?

Pour surmonter le bouleversement que constitue le décès d’une personne aimée, il vous faudra beaucoup de temps, des années le plus souvent. Reconstruire votre vie différemment, vous permettre d'éprouver de la joie, même si ça vous fait culpabiliser au début..

La souffrance est non seulement psychologique, mais aussi physique.

Dans les premiers temps, vous ne pourrez peut-être rien manger, pas dormir, même pas pleurer.

Mais être en même temps très fatigué, lourd, sans vie, tout vous semblera difficile.

Certaines personnes, au contraire, se jettent à corps perdu dans le travail, l'organisation des funérailles, le rangement, etc. comme une fuite, pour ne rien ressentir.

Quand on vit un deuil, on ressent souvent le besoin de se retrouver seul(e). Même si l'entourage est présent, attentionné, il nous pèse parfois.
C’est une réaction instinctive, normale, mais prenez garde à ne pas vous isoler. Une présence aimante, même sans parler, est réconfortante.

Quand on a un proche en deuil, on ne sait souvent pas comment faire, on attend plutôt vos demandes,
par crainte de se montrer indiscret ou de ne pas savoir comment se comporter.
Alors n'hésitez pas à demander de l’attention et du temps à vos proches et à votre entourage. Acceptez les invitations à manger, car étant seule, on n'a guère envie de faire la cuisine et il est important de bien se nourrir pour supporter cette dure épreuve, reprendre des forces.

Si vous avez envie de parler du défunt, d'évoquer des souvenirs, faites-le.

Encore une fois, l'entourage ne sait jamais vraiment s'il faut en parler ou non, c'est vous qui "donnez le ton."
Les personnes qui vous aiment ne demandent qu'à vous aider, elles feront ce qui vous convient, elles vous tendent la main.

Prenez-la !


ESPACE DEUIL RECONFORT 
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Les étapes du deuil en trois parties (deuxième partie)


Pour toute perte, que ce soit le décès d'un proche, une rupture, divorce, emploi, etc.

Deuxième partie :

Après LE DENI EMOTIONNEL et LA REVOLTE

LA TRISTESSE, LE CHAGRIN :

La tristesse, la peine, sont fortement ressenties.
De l'angoisse ou de la culpabilité peuvent aussi survenir à ce moment-là...

C'est une période tumultueuse où l'endeuillé peut avoir l'impression que "quelque chose s'est cassé en lui" ou d'être amputé d'une partie de lui-même...

La sensation de "vide, de manque", peut occasionner des douleurs physiques : crampes dans la poitrine, douleurs à l'estomac, la tête qui va éclater.
Insomnies, fatigue et irritabilité constante.
Si possible, évitez les médicaments ou les somnifères durant cette période.

Si vous anésthésiez ces maux, ils reviendront plus tard...
Acceptez plutôt ces manifestations comme DES SIGNES DE GUERISON, vous êtes sur la voie d'un "mieux", c'est le chagrin qui s'exprime, qui monte à la surface pour être évacué.

Plus vous pourrez ETRE AVEC VOTRE PEINE, plus vous aurez la possibilité de PASSER A TRAVERS ELLE pour aller plus loin.
Reconnaître la perte et la douleur qui y sont liées et savoir que c'est un tunnel dont on finit toujours par ressortir.

Quelques exercices pour vous aider à exorciser votre chagrin :

- déchirez les pages de votre ancien bottin de téléphone en y mettant toute cette peine ou cette colère que vous ressentez, laissez sortir les émotions, les larmes, les mots...

- écrivez une lettre en exprimant tout votre ressenti et brûlez-la, ou déchirez-la avant de la jeter dans les toilettes.

- allez dans une forêt, prenez un gros bâton....tapez par terre avec celui-ci en criant "aaahhh!"
Faites-le!.....au début, il ne sortira qu'un petit et timide "aaahhh", puis les coups deviendront plus forts, le cri plus puissant, et pour finir, ce seront tous vos tripes qui vont évacuer colère, révolte, chagrin.....Pour finir en larmes et épuisé, certainement, mais combien soulagé! Exercice très libérateur...
A défaut, le faire chez vous en tapant dans un coussin...le but c'est de faire sortir de vous ces émotions pour vous en libérer.

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Pleurer soulage le deuil



Dans les tribus indiennes, on dit qu'il ne faut pas laisser le mal se blottir.

Il faut le faire jaillir du corps, gicler hors de la peau comme les pépins de baies sauvages.

Il ne faut pas lui donner de prise. Car le malheur est habile.

Il plonge dans les parties vitales de l'organisme,

S'insinue dans les recoins les plus inaccessibles,

Se love dans les viscères et jusque dans la bile.

Et il les anémie.


Ensuite, il leur ôte le goût de vivre.

Alors le cœur se ternit, les yeux s'engorgent.

Et comme le dos se courbe, le teint se flétrit.

Non, le chagrin, cela se chasse, comme les pépins de raisin.

Pour l'extirper, il ne sert à rien de se gratter la chair et le sang.


Il lui a dit - et elle le croit, car c'est un grand sorcier -, il lui a dit que l'eau salée est le meilleur des remèdes.

Les Indiens enduisaient leurs malheureux de cataplasmes marins.

C'est parce que, le mal, il fond dans l'eau salée.

C'est parce que l'eau de mer agit sur la peau comme par osmose.

Elle aspire les larmes à la surface.

Pendant des jours et des jours, il faut s'humecter sans cesse.

Alors le malheur se dissout dans les larmes, se délite à petites gouttes pour sourdre hors du corps par les yeux.


Pour guérir de la mort, il faut pleurer.


(Myriam Cohen-Welgryn)

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Comment gérer le deuil par étapes (première partie)



Comment gérer cette douloureuse épreuve ?

Par DEUIL, on parle de PERTE en général, que ce soit :

Perte d'un être aimé, décédé ou séparation, divorce, fin d'une relation,
Fausse couche,
Perte d'un animal, perte d'un emploi, perte d'argent,
Perte de la santé, perte de sa maison, incendie ou cambriolage,
Perte d'un enfant, parti au loin, ou tout contact rompu avec lui, en cas de conflit,
Perte de confiance en soi, perte de son idéal de vie, de ses illusions,
Perte de la jeunesse, de la fertilité,
Ménopause, mise à la retraite.

Première étape : LE DENI émotionnel :

On sait, intellectuellement, que la perte a eu lieu, mais on ne peut pas RESSENTIR complètement l'impact de la peine.
IL EST IMPORTANT DE RECONNAITRE LA PERTE :
c'est arrivé.
je suis assez fort
je vais survivre.

Deuxième étape : LA PROTESTATION, LA REVOLTE :

La colère, la révolte, non seulement contre l'entourage, mais contre le ciel, le destin, la vie, le corps médical ou tous ceux qui n'ont peut-être pas fait (à notre avis) tout ce qu'ils auraient pu pour sauver le défunt.
IL EST IMPORTANT D'ACCEPTER ET DE RESSENTIR LA DOULEUR :
ne pas la nier
ne pas la couvrir de médicaments, de tranquillisants
accepter de l'expérimenter.


à suivre....

Tiré du livre de Rosette Poletti, "vivre son deuil et croître"

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Texte de réconfort pour apaiser la colère dans le deuil



On avait jusque là plus ou moins cru à une justice,
à une sagesse inhérente à "l'ordre des choses"...
et soudain son enfant se noie,
son épouse meurt en couches 
ou son compagnon se tue.

Là tout vole en éclats.

Le fragile édifice de ses croyances et de ses convictions se trouve violemment ébranlé 
et on vient à se demander si on ne s'est pas trompé ou si on n'a pas été trompé.

On est en colère contre Dieu, en colère contre la destinée.

La révolte est soit brutale et explosive, 
soit insidieuse et rampante, quand, au fil des mois, 
tout ce à quoi on avait cru s'effrite.

L'épreuve est difficile...car c'est un système essentiel de repères et références qui est mis en cause...
Il est certain que l'on ne peut s'empêcher de ressentir ce qu'on ressent !
Pour l'instant, la colère est présente, il faut en tenir compte.
Si le chemin du deuil passe par elle, c'est qu'elle a manifestement sa raison d'être.

Texte sur la mort, de de Christophe Fauré apportant du réconfort lors d'un deuil.

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Comment gérer Noël quand on est en deuil ?



Si vous êtes en deuil, ou si une personne très proche de vous vient de perdre un être cher, vous appréhendez les fêtes de Noël et de fin d'année.

Vous êtes peut-être invité dans votre famille et vous craignez, par votre tristesse, d'assombrir ces moments qui devraient être joyeux.

Ou alors, vous avez envie de rester seul, mais vous ne voulez pas blesser vos proches en refusant son invitation.

Ou autre cas, vous avez une personne récemment endeuillée dans votre famille proche, vous aimeriez l'inviter, mais vous craignez quand même un peu pour l'ambiance de fête ou vous n'oserez peut-être pas trop  montrer votre joie d'avoir tout le monde près de vous, par respect pour cette personne qui a perdu un enfant, un parent.

Comment faire pour bien faire ?

Le deuil est long, et se vit par étapes, il faut bien admettre que le temps de cicatrisation est long, avec parfois des retours en arrière.

Le premier Noël sans le disparu va marquer encore plus ce vide, cette absence, on va se souvenir du réveillon de l'an passé, où il était encore là, et on va penser qu'à ce moment-là, on ne doutait pas que ce serait le dernier à vivre avec lui.

Il y a aura d'autres premières fois sans lui : un mariage, un baptême, une fête des mères, son anniversaire, ou son anniversaire de mariage, mais le défunt sera toujours là avec vous, en pensée et avec le coeur.

Pourtant, la vie continue, et on peut mesurer sa chance d'avoir encore près de nous tous ceux qui restent.

Essayez de vivre cette fête comme un resserrement des liens qui vous unissent à ceux qui sont près de vous.

En début de soirée, vous pouvez proposer de faire une prière ou un instant de recueillement en souvenir du disparu, puis décider de mettre provisoirement la tristesse de côté pour vivre cette soirée dans le partage et la joie d'être ensemble. La présence d'enfants, avec leur joie de vivre et leur fraîcheur enthousiaste est un excellent "anti-déprime" naturel !

Pour les fêtes de fin d'année, vous pouvez aussi avoir envie de vivre Noël autrement, en lui donnant un sens, en vous mettant au service d'une bonne cause, bénévolement, comme les restos du coeur. La chaleur humaine et le partage vécu en compagnie des démunis sont une expérience inoubliable !

Il existe aussi des services de co-voiturage qui ramènent chez elles les personnes qui ont un peu trop bu pour prendre le volant.

Vous engager comme chauffeur bénévole vous donnera conscience d'avoir été utile, et même d'avoir peut-être sauvé la vie de quelqu'un, c'est une démarche qui aide beaucoup, surtout ceux qui ont perdu un être cher dans un accident de voiture à cause de l'alcool.

Un voyage, une retraite, ou un séjour dans une communauté religieuse sont d'autres façons de vivre les fêtes de fin d'année.

L'essentiel est d'être en accord avec soi-même, et si vraiment vous désirez être seul chez vous, dites-le sincèrement à ceux qui vous invitent :"je te remercie de ton invitation, mais cette année, ce qui me ferait le plus plaisir, c'est de rester seul chez moi, à penser à mon cher défunt, c'est mon choix sincère et mon souhait le plus cher. Merci de le comprendre et de respecter ce choix".

Avec toute ma compassion pour les personnes qui ont perdu un être cher.
Josette Sauthier

Il est important de prendre le temps de bien guérir d'un deuil



Je souhaite que ces pistes vous permettent de prendre le temps de guérir, à votre rythme.

"À la suite de la mort de votre être cher, vos espoirs, vos rêves et vos plans d'avenir sont "sens-dessus-dessous".

"Votre deuil est unique. Personne, y compris votre conjoint ne vivra cette perte exactement comme vous la vivrez".

"Il est possible que vous ayez l'impression de vivre un rêve et que vous souhaitiez vous réveiller pour constater que rien de tout ça ne s'est passé".

Ce sentiment permet "de vous isoler de la réalité de la mort jusqu'à ce que vous soyez apte à tolérer la vérité que vous ne voulez pas croire".

"Bien que vous soyez plus âgé, que vous ayez protégé votre enfant et pourvu à ses besoins, vous lui avez survécu alors que lui est mort. C'est là une réalité très difficile à comprendre".

"Attendez-vous à ressentir une multitude d'émotions".
"Aussi bizarres que ces émotions puissent vous paraître, elles sont normales et saines".

"Ne soyez pas surpris si vous avez soudainement une vague de chagrin à un moment totalement inattendu"

PRENEZ LE TEMPS DE BIEN GUERIR

"Dans ce monde de l'instantané, tu aimerais sortir rapidement de ton malaise intérieur. Je comprends.
Le processus de la guérison de ton état émotionnel doit suivre son cours.
Plus la perte est grande, plus tu dois te donner le temps de guérir et de récupérer.

Paye-toi ce luxe; tu le mérites.
N'essaie pas de brûler les étapes.
La guérison complète va venir.
C'est déjà commencé à l'heure actuelle.

Tu as eu le courage d'aimer: une nouvelle aventure s'offre à toi, celle de guérir d'une blessure d'amour pour grandir et apprendre à t'approfondir.

C'est précieux, donne-toi le temps nécessaire"

Pour les ami(e)s et connaissances des survivants, je souhaite que ces pistes fassent prendre conscience de l'intensité de la souffrance associée à la perte d'un proche et que cette prise de conscience vous permette d'être davantage à l'écoute, compréhensifs et soutenants à l'endroit des survivants.

Jean Monbourquette, psychologue et prêtre.


Fausses croyances sur le deuil (suite)


Il est préférable de faire son deuil seul, sans importuner ses proches avec ses soucis. FAUX !

Rester seul en période de deuil et se renfermer sur soi-même n'est pas bénéfique. Si l'entourage n'est pas assez disponible, trouvez une aide extérieure, une personne qui ne vous juge pas, qui est prête à écouter, encore et encore....un groupe de parole pour personnes en deuil ou un ou une thérapeute. Chagrin partagé devient plus léger, et en parlant de son deuil à quelqu'un, on "s'entend" aussi et ça permet d'extérioriser ses émotions, ses pensées, ses ressentis.


Suite de l'article précédent : Fausses idées et croyances qui perturbent le travail de deuil:

Il est malsain de revenir sans cesse sur des souvenirs aussi douloureux. C’est se complaire dans son malheur ! Il faut se tourner vers l’avenir. FAUX !

Revenir sur les souvenirs tant qu'on en a besoin de les évoquer. Personne ne peut le savoir mieux que vous. Fuir les souvenirs ne les rendent que plus tenaces et lancinants. Y penser et s'y attarder permet aussi de les dépasser, ou de pouvoir les évoquer sans en souffrir.

Il n’y a aucune raison d’éprouver de la colère lors du deuil. FAUX !

Il y a parfois la colère contre le défunt, oui ça existe, surtout lors d'un suicide, colère d'être parti, de nous avoir abandonné, colère de n'avoir rien dit. Ne pas avoir honte de ces émotions et se pardonner de les ressentir, elles font partie des étapes du deuil. Elles ne durent généralement pas longtemps. Ensuite vient l'acceptation et la résignation.

Les rituels et les cérémonies de deuil sont des pratiques désuètes et inutiles. FAUX !

Les rituels, cérémonies, font prendre pleinement conscience de la réalité du départ de la personne. Et permettent de faire le travail de deuil, en réalisant vraiment que le défunt n'est plus....Dans le cas des corps qui n'ont pas été retrouvés, on a vu des personnes qui ne parvenaient pas à croire vraiment à la mort de leur cher disparu et rester quand même avec l'espoir qu'il allait revenir. Difficultés à aller de l'avant, à tourner la page.


Les rituels de deuil permettent aussi de constater combien le défunt était apprécié. Les témoignages de sympathie, les offrandes, la présence des personnes qui l'ont aimé ou qui nous aiment, nous. C'est toujours un peu de réconfort dans ces moments difficiles.

D'autres trouveront du réconfort à aller fleurir une tombe, allumer une bougie, planter un arbre en souvenir du défunt, se recueillir dans une église, ou dans un lieu que le disparu aimait. Tous ces moments où ils se sentent proches de lui leur font du bien.

Les enfants ne comprennent rien à la mort, autant ne rien leur dire. FAUX !

Les enfants sentent très bien à l'atmosphère pesante et triste qu'il se passe quelque chose qui peine leur entourage. Si personne ne leur dit rien, ils peuvent imaginer que c'est de leur faute et se sentir coupables. Un jour ou l'autre, l'enfant doit comprendre que la mort fait partie de la vie...tout comme la fleur qui meurt, le jour qui meurt, ou son animal préféré.

Ce sont des moments tristes et difficiles, mais selon ses croyances, on peut parler des anges, des étoiles, mais surtout lui dire que le cher disparu demeure toujours vivant dans son coeur, dans sa mémoire.

Si c'est un bébé, peut-être ne dort-il plus très bien, ou semble perturbé...Lui expliquer qu'on a du chagrin, et pourquoi, mais que chagrin nous appartient. Même chose si c'est pendant une grossesse. En travaillant en kinésiologie, nous sommes remontés parfois à des "blessures"liées à un deuil, restées dans l'inconscient, ressenties à la vie foetale ou dans l'enfance.

Donc même avec nos mots, même si l'enfant ne comprend pas tous les termes, il saisit, avec son âme, ce qui se dit à travers notre explication, et ça nous permet à nous aussi de verbaliser ce qui se passe. En parlant, ou en répondant à ses questions, nous nous entendons parler aussi, et nous lui apprenons que quand quelque chose ne va pas, il est mieux d'exprimer ce qui passe au lieu de le passer sous silence.

Le deuil dure quelques semaines, au pire quelques mois.…FAUX !

La durée du deuil varie selon les personnes, et l'ordre des étapes également. Parfois elles sont inversées, ou une des étapes stagne longtemps avant de passer à la suivante...Chacun gère à sa manière, selon ses forces intérieures, selon l'aide qu'il y trouve, selon son besoin d'y rester....


(Voir l'article "les étapes du deuil" GERER LE DEUIL ")

Il y a des périodes où, même si nous allons bien, des bouffées de chagrin peuvent survenir...A Noël, aux anniversaires de la naissance ou de la mort du défunt, anniversaires de mariage qu'on aurait fêtés, aux fêtes de famille, aux mariages, aux périodes importantes de notre vie, nous regrettons la présence de notre bien-aimé.


Selon nos croyances, nous pouvons penser que de là où il est, le défunt nous voit, assiste à notre bonheur et qu'il y participe, du moment qu'il est toujours dans nos coeurs.


On peut bien imaginer la toxicité de ces "idées fausses" sur l’esprit des personnes touchées car elles sont diamétralement opposées au déroulement « normal » du deuil.


Il y a certains types de deuils qui isolent encore davantage les personnes qui le vivent. Par exemple, après qu’un proche se soit suicidé.


Voir les articles sur le suicide, sur ce blog (catégorie SUICIDE)

ESPACE DEUIL RECONFORT

Les étapes du deuil (3ème partie)



Ensuite vient l'acceptation, on cherche à rationaliser :

"Maintenant, il a fini de souffrir..." "au moins, il ne finira pas dans un home" "maintenant, il ou elle a retrouvé un autre défunt qu'il ou qu'elle aimait, ses parents, ou un membre de sa famille, ils sont réunis."

On réalise enfin ce qui s'est passé, on commence à l'accepter.


(Suite des articles précédents : LES ETAPES DU DEUIL, 1ère partie et LES ETAPES DU DEUIL, 2ème partie, voici le dernier volet des étapes du deuil.)

Ensuite l'élan de vie réapparaît en nous, petit à petit, on recommence à rire, se réjouir, éprouver de bonnes émotions.
On s'investit dans quelque chose, peut-être une activité nouvelle, qui plaisait au défunt de son vivant, comme s'il nous avait laissé en héritage, une de ses passions.

On peut laisser partir le ressentiment, pardonner.
On peut planter un arbre, prendre un animal de compagnie, on se réintéresse à ce qui est vivant.
On peut recommencer à aimer, à croire en la vie.

La vie prend peut-être une autre importance, nous avons conscience de notre mortalité, de l'essentiel, de ce qui est éphémère, important ou superficiel.
On relativise autrement, on conscientise mieux les beaux moments.
Les étapes ne sont font pas toujours dans cet ordre et certaines demandent plus de temps que d'autres.

Un deuil est toujours très douloureux.
C'est important de pouvoir partager, se faire aider, ne pas rester seul plus que nécessaire, ne pas se réfugier dans les médicaments qui anesthésient les émotions, et se donner le temps pour guérir, avoir de la patience envers soi-même.

Le premier Noël, anniversaire, fête de famille sans le défunt feront cruellement sentir son absence.

Il vaut mieux éviter de prendre de grandes décisions immédiatement après le deuil, mais bien stucturer son quotidien, avoir des choses à faire, des points de repère, des ancrages.
Accepter le réconfort des autres et oser s'épancher si on en ressent le besoin.

La vie reprend ses droits, tôt ou tard, et même si on n'oublie jamais, on pourra penser au défunt avec amour, nostalgie et en positivant tout les moments heureux vécus avec lui.

Je souhaite courage et réconfort à tous ceux qui vivent des moments difficiles suite à la perte d'un être cher.

On ne peut pas vivre l’épreuve à la place d’autrui.

Même avec le plus grand désir du monde d'aider une personne que l'on aime à sortir de ses difficultés, nous devons accepter nos limites et parfois, notre impuissance.

Bien sûr, avec notre affection pour la personne qui souffre, on voudrait tellement décharger son fardeau, lui donner la solution miracle, guérir ses douleurs, avoir une baguette magique pour effacer sa souffrance, faire revenir l'être aimé, lui trouver un job là, tout de suite, régler ses dettes avec l'argent qu'on n'a pas, ressusciter un défunt qu'elle aimait tant....

Mais voilà, on ne peut pas vivre l'épreuve à sa place.

On voudrait éviter à nos enfants toute difficulté, tout obstacle, toute déception.
En oubliant que nous avons, nous aussi, souffert, été frustrés, avons pleuré...
Et que c'est cela qui nous a appris la vie, et renforcé notre caractère, et obligé à developper nos ressources.

On ne peut pas porter le fardeau des autres, ni solutionner le problème à sa place.
On ne peut qu'offrir notre écoute, notre réconfort, notre présence, notre amour.
La personne qui vit une épreuve a son propre chemin à suivre, ses leçons à apprendre, ses ressources à connaître et à apprendre à y puiser.
Il faut l'accepter, et admettre que ça fait partie de son évolution.


Fausses idées sur le deuil (1ère partie)


On entend trop souvent ces affirmations fausses de personnes qui croient bien faire et qui désorientent les personnes en deuil.
Chaque personne vit son deuil à sa façon....et il faut le respecter. 


Il n'y a pas de mode d'emploi standard !


Voici quelques unes de ces recommandations mal placées et qui peuvent nuire au travail de deuil :

Il ne faut pas montrer ses émotions et il faut cacher ses larmes (surtout pour un homme) . FAUX !

Au contraire, pleurer ne peut que soulager ! Parfois on ne le peut pas tout de suite, quand on est sous le choc...mais quand les larmes viennent, parfois seulement après la cérémonie d'ensevelissement, c'est comme un barrage qui se rompt....Les émotions doivent être exprimées et sortir, il n'est pas bon de tout garder à l'intérieur. Parfois, on se contient, en famille, pour ne pas raviver la douleur de l'autre. Il est bon de pouvoir se laisser aller, avec une personne extérieure, un ou une amie, ou une thérapeute,quelqu'un qui pourra accueillir ces émotions sans jugement et avec empathie. Ces pleurs sont libératrices et permettent au chagrin de s'évacuer.

Le deuil qui est exprimé, partagé, accueilli, dans toutes ses étapes sera mieux géré. Au contraire, des émotions trop contenues et gardées à l'intérieur peuvent déclencher des maladies à cause émotionnelle. "Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime."

Il n’y a que les personnes fragiles ou psychologiquement faibles qui sont affectées par le deuil. FAUX !

Même une personne solide comme un roc peut être complètement anéantie par un deuil. Mais aussi, une personne fragile peut faire preuve d'une force incroyable dans ces moments-là, surtout si elle doit soutenir quelqu'un qui est aussi affecté qu'elle. Par exemple, une femme qui vient de perdre son mari sera capable de se montrer forte pour ses enfants,

Trop parler de la personne décédée est néfaste et morbide. Il faut évacuer au plus vite son souvenir et passer à autre chose : la vie continue. FAUX !

Oh non! parler de la personne disparue, on ne s'en lasse pas ! c'est une façon de la garder présente dans ses souvenirs, dans son coeur, dans sa mémoire, en garder une trace. Au début, les personnes en deuil ont un immense besoin d'évoquer le disparu, et lorsque les amis se lassent parfois, il est bien de trouver une oreille compatissante qui permette d'évoquer les souvenirs, les moments de complicité, des anecdotes sympathiques, une personne en deuil en a tant besoin...

Ensuite ce besoin diminue. Même si on ne l'oublie pas, il n'est plus nécessaire d'en parler autant. Mais c'est bien de comprendre que cette phase est bénéfique pour les personnes en deuil et avoir la patience et la compassion nécessaires.

La dépression est une réaction anormale du deuil. FAUX !
Il est anormal d’être toujours dans son deuil après un an. FAUX!

Dans le processus de deuil, il n'y a ni "normalité" ni "anormalité". Certaines personnes ont besoin d'un temps d'arrêt, et une dépression ne se choisit pas volontairement. Parfois c'est trop difficile d'affronter cette réalité et une prise en charge médicale ou psychologique est nécessaire pour un temps, si la personne ne trouve pas dans son entourage l'écoute ou le soutien dont elle a besoin, parce qu'ils sont dans le même deuil qu'elle....ou qu'elle préfère faire son travail de deuil avec l'aide d'un professionnel pour ne pas déranger ses proches.

Avec le temps, on finit par oublier. FAUX !

Non, on n'oublie jamais.....on s'habitue à l'absence, c'est tout. La douleur s'estompe, parfois très longtemps après. Même si elle peut réapparaître à certaines occasions, comme l'anniversaire de sa naissance ou de sa mort, à Noël, aux fêtes importantes pour la famille, à la Toussaint...

Mais comme l'instinct de vie est le plus fort, on garde le défunt dans son coeur et dans sa mémoire et on peut penser à lui, avec douceur et nostalgie. On peut se remarier, avoir d'autres enfants, aimer de nouveau quelqu'un d'autre, mais un défunt qu'on a aimé, on ne l'oublie jamais!

Suite des IDEES FAUSSES QUI PERTURBENT LE CHEMIN DU DEUIL à paraître dans le courant du mois de juillet.


Pour guérir le deuil, il faut pleurer.



Dans les tribus indiennes, on dit qu'il ne faut pas laisser le mal se blottir.

Il faut le faire jaillir du corps, gicler hors de la peau comme les pépins de baies sauvages.

Il ne faut pas lui donner de prise. Car le malheur est habile.

Il plonge dans les parties vitales de l'organisme,

S'insinue dans les recoins les plus inaccessibles,

Se love dans les viscères et jusque dans la bile.

Et il les anémie.


Ensuite, il leur ôte le goût de vivre.

Alors le cœur se ternit, les yeux s'engorgent.

Et comme le dos se courbe, le teint se flétrit.

Non, le chagrin, cela se chasse, comme les pépins de raisin.

Pour l'extirper, il ne sert à rien de se gratter la chair et le sang.


Il lui a dit - et elle le croit, car c'est un grand sorcier -, il lui a dit que l'eau salée est le meilleur des remèdes.

Les Indiens enduisaient leurs malheureux de cataplasmes marins.

C'est parce que, le mal, il fond dans l'eau salée.

C'est parce que l'eau de mer agit sur la peau comme par osmose.

Elle aspire les larmes à la surface.

Pendant des jours et des jours, il faut s'humecter sans cesse.

Alors le malheur se dissout dans les larmes, se délite à petites gouttes pour sourdre hors du corps par les yeux.


Pour guérir de la mort, il faut pleurer.


(Myriam Cohen-Welgryn)

La colère après la mort d'un être cher


On avait jusque là plus ou moins cru à une justice, à une sagesse logique de "l'ordre des choses"...et soudain son enfant se noie, son épouse meurt en couches ou son compagnon se tue.

Là tout vole en éclats.

Le fragile édifice de ses croyances et de ses convictions se trouve violemment ébranlé et on vient à se demander si on ne s'est pas trompé ou si on n'a pas été trompé.

On est en colère contre Dieu, en colère contre la destinée.

La révolte est soit brutale et explosive, soit insidieuse et rampante, quand, au fil des mois, tout ce à quoi on avait cru s'effrite.

L'épreuve est difficile...car c'est un système essentiel de repères et références qui est mis en cause...
Il est certain que l'on ne peut s'empêcher de ressentir ce qu'on ressent !

Pour l'instant, la colère est présente, il faut en tenir compte.
Si le chemin du deuil passe par elle, c'est qu'elle a manifestement sa raison d'être.



Christophe Fauré

image : images-blogs-Dexter

Régler un conflit avec une personne décédée (ou non)



Exemple de situation :
Mon père est décédé tragiquement, et nous nous étions disputés juste avant son décès...je culpabilise terriblement de ce que je lui ai dit et je n'arrive pas à me pardonner...comment m'apaiser?

Tout d'abord, il faut remettre les choses dans leur contexte...Au moment où vous avez prononcé ces mots contre votre père, vous étiez sous l'emprise de l'émotion DU MOMENT....vous avez fait ce que vous avez ressenti comme juste, à ce moment-là...
Maintenant, ce conflit prend des proportions énormes pour vous, parce que votre père est décédé, parce que vous vous en voulez de lui avoir dit cela et de lui avoir parlé comme ça....
Le conflit est resté inachevé....et vous pensez que votre père a emporté ce souvenir-là de vous....
Si vous aviez su qu'il allait mourir quelques heures plus tard, vous n'aurez pas eu cette dispute, n'est-ce pas?
Et bien, justement, là est toute la différence, vous ne saviez pas et ne pouviez pas savoir.
Ca prouve aussi que malgré cette dispute, vous aimiez beaucoup votre père et vous l'aimez toujours....
Pour vous apaiser, essayez de lui écrire une lettre, dans laquelle vous lui dites tout votre regret de cette dispute, demandez-lui pardon, et pardonnez lui aussi, car vous étiez deux personnes dans cette dispute...
Dites lui aussi vos sentiments pour lui, votre tristesse de l'avoir perdu, de ce que vous vous souvenez de beau de lui, des moments précieux que vous avez partagés....
Laissez parler votre coeur, totalement....
Puis allez dans un bel endroit, peut-être un endroit qu'il connaissait, lui aussi, qui vous fera vous sentir proche de lui....
Et ramassez quelques brindilles, des fleurs sèches, puis brûlez tout cela avec recueillement (et prudence, bien sûr...)
Le feu n'a pas besoin d'être immense, loin de là.....c'est symbolique...
Regardez votre lettre se consumer, voyez la fumée monter, imaginez qu'elle parvient jusqu'à votre cher disparu, qui en prend connaissance, et ressentez la paix, le sentiment de libération, le sentiment que le pardon est accompli. Ensuite vient l'acceptation, on cherche à rationnaliser.
"Maintenant, il a fini de souffrir..." "au moins, il ne finira pas dans un home" "maintenant, il ou elle a retrouvé un autre défunt qu'il ou qu'elle aimait, ses parents, ou un membre de sa famille, ils sont réunis."

On réalise enfin ce qui s'est passé, on commence à l'accepter.

Ensuite l'élan de vie réapparaît en nous, petit à petit, on recommence à rire, se réjouir, éprouver de bonnes émotions.

On s'investit dans quelque chose, peut-être une activité nouvelle, qui plaisait au défunt de son vivant, comme s'il nous avait laissé en héritage, une de ses passions.

On peut laisser partir le ressentiment, pardonner.

On peut planter un arbre, prendre un animal de compagnie, on se réintéresse à ce qui est vivant.
On peut recommencer à aimer, à croire en la vie.

La vie prend peut-être une autre importance, nous avons conscience de notre mortalité, de l'essentiel, de ce qui est éphémère, important ou superficiel.

On relativise autrement, on conscientise mieux les beaux moments.

Les étapes ne sont font pas toujours dans cet ordre et certaines demandent plus de temps que d'autres.

Un deuil est toujours très douloureux.
C'est important de pouvoir partager, se faire aider, ne pas rester seul plus que nécessaire, ne pas se réfugier dans les médicaments qui anesthésient les émotions, et se donner le temps pour guérir, avoir de la patience envers soi-même.

Le premier Noël, anniversaire, fête de famille sans le défunt feront cruellement sentir son absence.

Il vaut mieux éviter de prendre de grandes décisions immédiatement après le deuil, mais bien stucturer son quotidien, avoir des choses à faire, des points de repère, des ancrages.
Accepter le réconfort des autres et oser s'épancher si on en ressent le besoin.

La vie reprend ses droits, tôt ou tard, et même si on n'oublie jamais, on pourra penser au défunt avec amour, nostalgie et en positivant tout les moments heureux vécus avec lui.

Je souhaite courage et réconfort à tous ceux qui vivent des moments difficiles suite à la perte d'un être cher.

Inspiré du livre de Rosette Poletti "Vivre son deuil et croître" et de mon travail de bénévole à L'Antenne François-Xavier Bagnoud dans l'accompagnement de fin de vie, ainsi que de mes expériences professionnelles

Les étapes du deuil (2ème partie)



Pour toute perte, que ce soit le décès d'un proche, une rupture, divorce, emploi, etc.

Deuxième partie :

Après LE DENI EMOTIONNEL et LA REVOLTE

LA TRISTESSE, LE CHAGRIN :

La tristesse, la peine, sont fortement ressenties.
De l'angoisse ou de la culpabilité peuvent aussi survenir à ce moment-là...

C'est une période tumultueuse où l'endeuillé peut avoir l'impression que "quelque chose s'est cassé en lui" ou d'être amputé d'une partie de lui-même...

La sensation de "vide, de manque", peut occasionner des douleurs physiques : crampes dans la poitrine, douleurs à l'estomac, la tête qui va éclater.
Insomnies, fatigue et irritabilité constante.
Si possible, évitez les médicaments ou les somnifères durant cette période.

Si vous anésthésiez ces maux, ils reviendront plus tard...
Acceptez plutôt ces manifestations comme DES SIGNES DE GUERISON, vous êtes sur la voie d'un "mieux", c'est le chagrin qui s'exprime, qui monte à la surface pour être évacué.

Plus vous pourrez ETRE AVEC VOTRE PEINE, plus vous aurez la possibilité de PASSER A TRAVERS ELLE pour aller plus loin.
Reconnaître la perte et la douleur qui y sont liées et savoir que c'est un tunnel dont on finit toujours par ressortir.

Quelques exercices pour vous aider à exorciser votre chagrin :

- déchirez les pages de votre ancien bottin de téléphone en y mettant toute cette peine ou cette colère que vous ressentez, laissez sortir les émotions, les larmes, les mots...

- écrivez une lettre en exprimant tout votre ressenti et brûlez-la, ou déchirez-la avant de la jeter dans les toilettes.

- allez dans une forêt, prenez un gros bâton....tapez par terre avec celui-ci en criant "aaahhh!"
Faites-le!.....au début, il ne sortira qu'un petit et timide "aaahhh", puis les coups deviendront plus forts, le cri plus puissant, et pour finir, ce seront tous vos tripes qui vont évacuer colère, révolte, chagrin.....Pour finir en larmes et épuisé, certainement, mais combien soulagé! Exercice très libérateur...
A défaut, le faire chez vous en tapant dans un coussin...le but c'est de faire sortir de vous ces émotions pour vous en libérer.

Suite : les étapes du deuil, 3 ème partie ici

Les étapes du deuil (1ère partie)


Comment gérer cette douloureuse épreuve ?

Par DEUIL, on parle de PERTE en général, que ce soit :

Perte d'un être aimé, décédé ou séparation, divorce, fin d'une relation,
Fausse couche,
Perte d'un animal, perte d'un emploi, perte d'argent,
Perte de la santé, perte de sa maison, incendie ou cambriolage,
Perte d'un enfant, parti au loin, ou tout contact rompu avec lui, en cas de conflit,
Perte de confiance en soi, perte de son idéal de vie, de ses illusions,
Perte de la jeunesse, de la fertilité,
Ménopause, mise à la retraite.

Première étape : LE DENI émotionnel :

On sait, intellectuellement, que la perte a eu lieu, mais on ne peut pas RESSENTIR complètement l'impact de la peine.
IL EST IMPORTANT DE RECONNAITRE LA PERTE :
c'est arrivé.
je suis assez fort
je vais survivre.

Deuxième étape : LA PROTESTATION, LA REVOLTE :

La colère, la révolte, non seulement contre l'entourage, mais contre le ciel, le destin, la vie, le corps médical ou tous ceux qui n'ont peut-être pas fait (à notre avis) tout ce qu'ils auraient pu pour sauver le défunt.
IL EST IMPORTANT D'ACCEPTER ET DE RESSENTIR LA DOULEUR :
ne pas la nier
ne pas la couvrir de médicaments, de tranquillisants
accepter de l'expérimenter.


à suivre....

Tiré du livre de Rosette Poletti, "vivre son deuil et croître"