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J'existerai toujours...

Emouvant poème écrit dans une cellule de prison.


Même si venait à disparaître mon corps, 
moi, je serais encore.

Je serais pareil à la flamme qui brûle dans le brasier
ou dans l'étincelle, pareil à l'éclat d'un regard.

Je serais pareil au sentiment, qui traverse le temps et la matière,
pareil à l'odeur parfumée qui sort des bois,
ou à une voix sortant de la gorge.

Je serais aussi dans le cri ou dans le vent, dans l'appel ou dans le sourire.

Je serais dans la vibration ou dans le battement,
dans le chuchotement ou dans la caresse.

Je serais loin et près,
comme le soleil et la lune, les étoiles ou le ciel.



Je serais comme une couleur lumineuse
ou comme une pensée qui fuit.

Je serais pareil à l'oiseau qui vole,
ou à l'étoile filante qui parcourt les années-lumière.

Je serais comme un geste,
ou comme un mouvement de la terre,
comme le passage de l'aigle ou le sillon laissé par les bateaux.

Même si mon corps devenait poussière,
je serais encore en prière.



Comme une flamme qui brûle, dans le feu et dans le cœur,
oui, je serais dans une poignée de mains, ou dans une étreinte,
Je serais pareil à une fumée après la mort du feu.

Je serais moi, sans vêtement ni corps,
et Dieu,
je l'adorerais encore.


Ayadi el'hadi - Prison d'Ensihem - mars 1981



ESPACE DEUIL RECONFORT http://espace-deuil.blogspot.com

1 commentaire:

  1. mort on existe tjs plus personne ne nous voit mais nous voyons les autres et nous aidons les nôtres de là où nous sommes

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