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Solitude, solitude



Et que le jour commence sans amour, sans ami 
Et que le jour finisse sans un mot, sans un bruit 
Et que la nuit s'avance sans âme et sans folie 
Et que la nuit pâlisse sans un geste et sans un cri 

Savez-vous la tristesse d'un lit abandonné 
Savez-vous la détresse d'un drap blanc et glacé 
Solitude, Solitude 

Se lever le matin, prendre le café seul 
Faire couler l'eau du bain, noyer sa nuit, ses larmes 
S'habiller en tanguant comme on fuit, comme on s'arme 
Et partir en courant pour ne plus être en deuil 

Savez-vous la tristesse d'une chambre désertée 
Savez-vous la détresse d'une porte refermée 
Solitude, Solitude 

Affronter le soleil, ne pas baisser les yeux 
Marcher, compter ses pas pour mimer le réveil 
Dire "bonjour, oui ça va" et se forcer à rire 
Faire semblant d'être heureux pour éviter le pire 

Vivre chaque jour comme on meurt, prolonger l'agonie 
Simuler le bonheur en taisant la souffrance 
Et n'avoir qu'une envie, tirer sa révérence 
Disparaître sans bruit, se fausser compagnie 

Savez-vous la tristesse d'un sourire convenu 
Savez-vous la détresse d'un sanglot retenu 
Solitude, Solitude 



Christine Deymard / Paul Gläser

image : images-pour-blogs.blogspot.com

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